L’apiculture en 1720

Une petite merveille dénichée sur internet, le Traité des Abeilles, écrit en 1720 par Mr de la Ferrière.

Ce livre est consultable dans les ouvrages anciens numérisés par Google.
IMG

Quelques perles trouvées dans cet ouvrage, sur la différence entre les mâles et les femelles, (j’ai recopié comme dans le livre, avec l’orthographe de l’époque, il y a juste la lettre « s » que j’ai modifiée, elle s’écrivait autrefois « f » sans la barre centrale, mais je ne l’ai pas trouvée sur mon clavier):

« Les sentimens sont partagez touchant la génération des Mouches à miel ; les uns veulent que parmi elles ils y aïent mâles & femelles ; les autres qu’il n’y ait ni l’un ni l’autre ; les autres (comme Virgile) qu’elles font leur petits de fleurs, c’est-à-dire, de cette matiere onctueuse de différente couleur qu’elles apportent à leurs pattes.

Ceux qui disent que parmi les Abeilles il y a des mâles & des femelles, veulent que les femelles pondent dans chaque alveole ou ces petits trous des raïons, un petit œuf de la grosseur d’un grain de moutarde, qui croissant par la vertu d’une chaleur humide & suante qui regne dans la ruche, par le mouvement échauffé de toutes les mouches qui les couvent , forme ce qu’on appelle couvin ou jeune Mouche ; ils ajoûtent à ce sujet  que l’occupation des femelles consiste à pondre , & à couver leurs œufs , bâtir les raïons & cuire le miel par la chaleur qu’elles excitent : ainsi selon eux , ces sages ménageres sont occupées au dedans de la maison , & ne sortent pas ; pour les mâles qui sont plus vigoureux , leur ouvrage est d’aller aux champs chercher le miel & la cire , de nettoïer la ruche , en emportant dehors les Mouches mortes & les autres immondices , de garder l’entrée de leurs ruches contre l’insulte des Mouches étrangeres & des autres insectes…………. »

Il y en a d’autres encore, l’explication que la « semence des abeilles » qui donne naissance à leur petits est « cette farine colorée qu’elles ramassent sur les fleurs et qu’elles apportent à la ruche accrochée à leur pattes » n’est pas mal non plus.

Vous pouvez lire l’intégralité de cet ouvrage sur le lien suivant:   Traité des abeilles MDL Ferrière 1720

L’ouvrage original se trouve aux USA, à l’Université du Wisconsin qui possède une bibliothèque apicole nommée Dr. Charles C. Miller Memorial Apicultural Library , ou Miller Bee Collection.
Charles C. Miller (1931-1920) a d’abord été médecin, profession qu’il a abandonnée pour élever des abeilles et écrire sur l’apiculture. Pendant de nombreuses années, il a également été chroniqueur pour l’ Américan Bee Journal. Il a constitué au cours de sa vie une très importante collection d’ouvrages sur l’apiculture, collection qu’il a ensuite donnée à l’Université du Wisconsin qui a baptisé en son nom sa bibliothèque apicole.

Plus de 2.000 livres rares et historiques, revues, manuscrits  et de documents appartenant à la Bibliothèque Miller sont conservés dans cette bibliothèque. La collection est passée ensuite à plus de 6000 monographies et volumes reliés de périodiques.

De très nombreux ouvrages sont en langue française, et il s’agit probablement de la collection la plus complète de littérature apicole en langue française en dehors du Muséum de Paris.

Je pense qu’il y a encore de belles découvertes à faire dans ces documents.

Bonne lecture.